Effleuves est un développement artistique du PPR-Océan-Climat RiOMar. A l’instar de celui-ci, il se déploie sur plusieurs années, jusqu’en 2028. Il est porté par l’artiste plasticienne Marie Lavault
L’artiste associée
Marie Lavault, artiste plasticienne associée au projet Effleuves, travaille depuis plusieurs années à des dessins évoquant les interactions complexes et profondes entre les différents systèmes naturels autour des notions de fluidité et d’échelles multiples. Les auréoles, sédimentations et dégradés qu’elle provoque à travers les échanges entre l’encre, l’eau et le papier sont une composante majeure de son travail plastique, associée à un réseau très dense de tracés concentriques et imbriqués, réalisés au stylo.
Son intérêt pour la biodiversité, l’imaginaire lié aux zones côtières, l’expérience à la fois intime et immensément partagée (80% de la population mondiale vit en zone côtière), mais aussi les enjeux vitaux et urgents qu’elles représentent, l’amènent à proposer une médiation artistique d’ampleur pour ce projet scientifique complexe et essentiel.
Le projet artistique
Effleuves s’appuiera sur une exploration de la recherche en tant qu’écosystème. L’objectif est de produire un corpus d’œuvres à partir de l’interaction entre observation, compréhension et actions artistiques, afin de contribuer à donner un corps sensible et tangible à ce phénomène si vaste qu’est la modification des écosystèmes côtiers dans le futur.
Effleuves s’appuie sur la double complexité du projet RIOMAR (complexité de la problématique environnementale et scientifique et complexité méthodologique) pour mettre au point sa propre méthodologie.
Les étapes d’Effleuves
I. Carnet de bords – une exploration de la recherche
RIOMAR désignant à la fois le projet de recherche et ses zones d’observation, le premier volet d’Effleuves sera consacré à « tirer des bords » (en référence à la terminologie maritime) à travers les Riomar. Il s’agira, jusqu’en juin 2024, d’explorer de manière poétique et sensible le territoire du projet de recherche et ses différents lieux (laboratoires et campagnes en mer).
Cette exploration sera consignée dans un Carnet de Bords qui s’inspire des sujets de la recherche (interface terre/océan, exposome des zones observées, préfiguration du futur), de ses territoires, de ses lieux, de ses outils, mais qui donne aussi à voir le projet de recherche comme un véritable écosystème, étudiant lui-même un écosystème complexe. Il est un médiateur et un guide pour l’exploration, et il permet en même temps de la cartographier (rapport à l’espace) et de la mémoriser (rapport au temps).
Constituée d’observations, de récits de rencontres et de conversations, de notes verbales et visuelles (photographies, dessins, encres), Carnet de Bords prendra la forme d’un journal de bord organisé autour d’une matrice de format carré, en référence aux pixels qui sont les unités les plus précises dans les images satellites.
A l’issue de cette première période, Carnet de Bords sera édité sous plusieurs formes afin d’être diffusé : une forme papier d’une vingtaine de pages et une forme numérique sous forme de « bande-image », consultable sur écran numérique. A partir de ce premier corpus d’images et de textes, des tirés-à-part sous forme de posters carrés 60×60 cm seront imprimés et encadrés. Les premières expositions de ces objets artistiques pourront alors être proposées au public (à compter de septembre 2024).
II. Grands dessins et œuvres en volume + première tournée d’exposition
En parallèle, à compter de septembre 2024, le suivi de l’avancée de la recherche scientifique donnera lieu à la réalisation de nouvelles œuvres : dessins de très grands formats et œuvres en volume. Ces œuvres, ainsi que le carnet, sous sa forme papier et numérique, sont destinés à être diffusés lors d’une tournée d’exposition dans différents lieux répartis sur les territoires des Riomar, sur les saisons 2024/2025 et 2025/2026.
III. Animation d’une sélection de dessins et conception des dispositifs de vidéo-projection
Un ensemble de dessins sera ensuite animé et vidéo-projeté de manière à créer des environnements immersifs en particulier sur la question du mouvement hydrographique (courants marins, vagues, sédimentations). Cette question est en effet un aspect important du projet de recherche scientifique, en même temps qu’elle est très présente dans l’œuvre de Marie Lavault. Cette partie sera réalisée courant 2025 en collaboration avec Stéphane Bottard, motion-designer, vidéaste et scénographe, avec qui Marie Lavault a déjà collaboré précédemment.
IV. Exposition complète en tournée + ateliers de médiation artistique
L’ensemble (carnet papier, bande numérique, posters, dessins, volumes et vidéo-projections) constituera un méta-corpus dont l’objectif est d’être diffusé sous forme d’expositions accompagnées d’ateliers de médiation dans les territoires du projet Riomar et au niveau national sur les saisons 2026/2027 et 2027/2028. De cette manière, Effleuves entend contribuer à la sensibilisation du grand public sur les enjeux écologiques et sociétaux de cette recherche essentielle, et valoriser la contribution de la communauté scientifique à la préservation de l’habitabilité des écosystèmes.